Un des tous premiers
à avoir
imposé le concept de guitare celtique dans les années d'utopie
soixante-dix,
Bernard Benoît renouvelle le genre .
Modeste, il rappelle
ce qu'il
doit à ses maîtres en paroles, en musique et en inspiration, l'immortel
GLENMOR (dont il fut le guitariste) et le discret Guy TUDY. Serein, il
renaît
avec une énergie retrouvée au contact d'un homonyme (Yann BENOIST) et
d'une
confrontation passionnée avec la technique.
Même si de
nombreuses mélodies
celtiques ont coulé sur les cordes depuis des décennies, même si la
guitare
électrique n'affole plus les esprits depuis que STIVELL et Dan Ar BRAZ
l'ont
imposée aux tympans les plus revêches, le style de Bernard Benoît reste
reconnaissable entre mille.
Sa palette musicale
s'est
enrichie : harpe celtique, tympanon, claviers, rehaussent les couleurs,
donnent
du mouvement et gonflent sa toile acoustique à plein vent.
Deux thèmes
traditionnels
astucieusement revisités pour un enracinement obstiné, dix compositions
pour
l'ampleur et l'énergie du moment, Bernard Benoît saute avec virtuosité
d'une
corde à l'autre.
Sensible et
généreux, il
excelle à dessiner des images, à peindre des climats, rayonnants ou
mélancoliques,
tumultueux ou romantiques.
Souvenirs joyeux
("Avel dro"),
tendres transes ("Divouzell"), mélopées envoûtantes ("Loaratour")
ou dramatiques ("L'héritière de Keroulaz"), reflètent autant
d'univers différents dans un monde musical d'une parfaite cohérence.
Ca jazze avec
agilité, ça
balance avec élégance, ça trouble avec sensualité, ça chamboule avec
émotion,
ça coule dans l'oreille et dans le coeur comme un subtil single
écossais.
Bref, un album
lumineux qui s'écoute
à longueur de journée, sans modération!
Rémy LE TALLEC